Fabienne Germond

membre bénéficiaire du Clubhouse de Paris depuis quelques années

Pouvez-vous nous présenter votre parcours de vie et votre poste occupé en entreprise ? 

Fabienne, j’ai 53 ans et 27 ans d’expérience professionnelle. Diplômée bac+5 en ingénierie documentaire, je suis actuellement responsable d’une base de connaissances métier chez un opérateur des télécommunications. Mes troubles psychiques se sont déclarés à la fin de l'adolescence, ce qui ne m'a pas vraiment empêchée de mener à bien mes études supérieures et d'entrer dans le monde du travail.

 

Comment avez-vous eu connaissance du Clubhouse ?

J’ai connu le Clubhouse par l’entremise de la Mission Handicap de mon employeur. Cette mise en relation a fait partie du dispositif d’accompagnement dont j’ai bénéficié dans le cadre d’un maintien en emploi entre 2011 et 2013. À cette époque, je traversais un accident de santé mentale suite à un burn out et à une grave dépression. J’ai été arrêtée 18 mois : c’est à cette période que j’ai fréquenté le Clubhouse. La fréquentation régulière de cette association m'a beaucoup aidée pour reprendre confiance dans mes moyens et ainsi revenir en poste dans les meilleures conditions possibles. 

 

En quoi le Clubhouse constitue-t-il un soutien au regard de votre parcours professionnel ?

Le Clubhouse est un collectif de vie, c'est un lieu de partage et d'échange entre pairs qui permet de trouver du soutien. C'est un lieu pour se ressourcer, retrouver de la confiance dans ses capacités relationnelles et pour travailler sur ses compétences professionnelles. On s'y exerce et on s'y entraîne, chacun à son rythme, dans une vie de groupe. Et comme on est membre à vie, on peut s'en éloigner si les circonstances font que l'on a moins besoin du soutien du Clubhouse, mais à tout moment, on peut y revenir : le lien est toujours là !

 

Quel message avez-vous envie de faire passer sur le handicap psychique aux employeurs qui hésitent à recruter des personnes en situation de handicap ?

Être en situation de handicap psychique et travailler est possible ! Certes, c'est un travail du quotidien de gestion des émotions et de la fatigue, qui peut nécessiter des aménagements de poste en conséquence. Je pense notamment à la gestion de la fatigue : du temps partiel et du télétravail sont de bonnes solutions, j'en bénéficie d'ailleurs ! Le principal est que chacun puisse être explicite et mette cartes sur table : la communication et la pédagogie sont primordiales pour amener une bonne compréhension des besoins de chacun dans un cadre qui reste avant tout professionnel. D'autre part, il est important que le salarié en situation de handicap tout autant que l'employeur, c'est à à dire le manager et l'équipe soient accompagnés ou disposent de ressources (en externe ou en interne) sur lesquelles s'appuyer pour gérer au quotidien cette situation (médecine du travail, mission handicap, cabinet de conseil spécialisé dans l'accompagnement de personnes en situation de handicap,..).